Porté par de fortes réductions des dépenses et par l’appétit des annonceurs sur ses plateformes Facebook, Instagram et WhatsApp, Meta

a dégagé des revenus et profits au-delà des attentes durant le trimestre estival. Son action peine toutefois à en profiter à Wall Street, en raison de perspectives décevantes liée à l’incertitude actuelle autour de la demande des annonceurs.

Le groupe a ainsi fait état d’un chiffre d’affaires en hausse de 23% sur la période, à 34,15 milliards de dollars. C’est davantage que ce qu’attendaient les analystes, qui tablaient en moyenne sur 33,56 milliards de dollars, selon les données de LSEG. Il a également plus que doublé son bénéfice net à 11,6 milliards de dollars, battant ici aussi le consensus des analystes.

En réaction à la publication de ses résultats mercredi soir après la clôture de Wall Street, l’action Meta avait gagné plus de 3% dans les échanges électroniques. Les perspectives annoncées entretemps par son management ont toutefois complètement inversé la tendance. Si bien que le titre a ouvert en baisse de près de 4% ce jeudi.

Lors d’une conférence téléphonique avec les analystes, la directrice financière du groupe, Susan Li, a en effet douché l’enthousiasme en évoquant des perspectives plus moroses. Elle a déclaré tabler sur des revenus compris entre 36,5 et 40 milliards de dollars, une fourchette large qu’elle a justifié par « une plus grande volatilité dans la demande des annonceurs au début du trimestre ». « Bien que nous n’ayons pas de revenus directs significatifs au Proche-Orient, nous avons observé un ralentissement des dépenses publicitaires au début du quatrième trimestre, au même moment que le début du conflit » entre Israël et le Hamas, a-t-elle indiqué.

Rappelons que ce sont précisément les chiffres décevants des activités dans la publicité en ligne qui avaient précipité la chute de l’action Meta l’an dernier. Depuis lors, celle-ci a largement remonté la pente, gagnant pas moins de 150% depuis le début de cette année, à la faveur d’une amélioration sur ce front, mais aussi et surtout grâce à l’engouement des investisseurs autour des développements dans l’intelligence artificielle (IA).

C’est d’ailleurs dans le domaine de l’IA que Meta a annoncé que les investissements du groupe se dirigeront en priorité l’an prochain. Si ceux-ci ont été revus en légère baisse pour cette année, à moins de 90 milliards de dollars, ils devraient être portés en 2024 entre 94 et 99 milliards. Les fortes réductions de coûts réalisées par le groupe, notamment au travers de larges suppressions d’effectifs, lui ont redonné de la flexibilité à cet égard, avec une marge opérationnelle qui est passée de 20 à 40% sur un an.